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Biographie

 


 

‘Ecriture, mise en scène, photographie… Depuis dix ans, Karine Zibaut, dans la forêt des expressions, trace son chemin de création.

J’ai rencontré Karine Zibaut en 2008, à l’occasion de l’exposition de sa série «  Body and Soul » à Paris : ce travail sur l’intimité, l’intériorité, la métamorphose a été un choc pour moi. Peu de photographes aujourd’hui, sur une scène dominée par la photographie conceptuelle, cultivent avec autant de maîtrise une vision aussi littéraire de la photographie. Depuis, je suis de près le travail de Karine. J’ai découvert l’auteur, la comédienne, la vidéaste.  Avec la vidéo, elle a trouvé une « chambre claire » qui lui permet de repousser les murs trop pressants des émotions. A travers ces bulles de lumière, des personnages passent, incarnent des jours pleins de vie, des peurs incandescentes, des nuits peuplées des béances du passé. 


Karine Zibaut est une artiste qui nourrit son travail photographique par tous les ponts. Karine expérimente, invente, ose, tout en creusant les sillons de sa création : la femme, le rêve, la nature… dans une approche vivante, joyeuse, grave et profonde. Son évolution depuis six ans s’affirme, s’enracine et chemine vers une belle reconnaissance.


La force de son travail a jailli dans la plénitude de « Body and soul » dont un premier ouvrage est né. De textes, en films, en happening, une nébuleuse est née. Un univers se créée. Déjà une œuvre.’

 

Bénédicte Philippe
Journaliste, critique d’art

 

 

 

Intuition, 
puis vient l’irrépressible désir de diluer l’encre - des mots, des images, des impressions, des vécus, des silences. Un désir nouveau qui surgit au cœur d’une vie toujours en mouvement. S’interpénètrent alors l’encre, l’eau et le désir, même inconscient, de rendre compte du monde, alentour ; rendre compte du vivant, des espoirs comme des tristesses qui parfois s’abattent brutalement. Tombe une larme sur un instant, et le dilue. L’assouplie, le libère. Le dilue, mais il perdure, moins prononcé, car tenace et porteur d’un récit. D’un imaginaire. 
Intuition de l’importance transitoire ou pérenne d’un nouveau mode d’expression. Avancer avec. Laisser se former la dilution des formes, laisser ou maîtriser. 


Noir, 
ou bleu, d’eau et d’encre toujours. La légèreté, la fluidité du geste, le passage d’une émotion de la main au pinceau, au papier. A l’écran. Work in progress… qui mène l’artiste parfois plus qu’il ne mène sa propre danse. Cela dépend de l’humeur, des avancées, des attentes, de la manière dont l’encre et le mouvement vont se fondre. Dans un geste, un arrêt, une ligne de fuite. Mais se fondre. Transparence et texture, autre que la photo. Autre que le film. Autre que le texte. Autre toujours, mais l’artiste tient encore son univers, son identité, son propos, et poursuit sa route. 
 

Karine Zibaut, 
une artiste comme je les aime. 
En mouvement. En recherche. Toujours la même, jamais la même.
INK rompt un travail entrepris il y a bientôt 10 ans, quand les mots ne suffisaient plus à le dire et que l’artiste s’est emparée de son appareil photo. Dix ans de travail, ce n’est pas rien dans une vie. C’est un récit qui s’enracine et se déploie. Dix ans de patience, d’attente, de  tentations, de choix à faire et à penser, d’expositions, de métamorphose. De rencontres, de joies et parfois de déceptions. Dix ans à se conquérir tout en allant à la rencontre des autres.
Que ferions-nous sans ces artistes qui ne renoncent jamais, qui affrontent toutes les variations climatiques liées à leur condition ? 
L’eau est souvent présente chez Karine Zibaut, comme ces matières que sont la terre, les racines, la rouille… l’encre est aussi matière, désormais entre les mains de la photographe, elle s’échappe du bout du pinceau, reconfigure l’histoire sans fin que Karine Zibaut nous raconte, sous autant de formes que d’imaginaires incarnés.

INK, 
une rupture et une continuité. Un monde en soi. 

Lalie Walker
Ecrivain